Les graffitis ont une place importante dans la révolution égyptienne. Les messages et symboles qu'ils concentrent s'adressent aux Egyptiens et au monde entier via photos et films véhiculés par internet. L'ordre ancien y est démonté et avec lui les symboles de l'armée.
Contre l'oppression, mais aussi contre la peur du chaos, des symboles de lutte politique et d'union nationale s'inventent, empruntant parfois aux icônes pharaoniques ou à l'iconographie religieuse des martyrs leur puissante légitimité collective.
Dés que l'armée recouvre les graffitis de peinture, de nouveaux surgissent, réactualisés par les derniers évènements.
Un graffitiste dira à un militaire : "Peins, moi je dessine !"
Sur ces photos, prises à Tahrir et autour, entre le 7 et le 9 février, on peut retrouver (entre autres) les martyrs des évènements de Port Saïd du 1er février, la marche des femmes du 5 février, le visage masqué de Sit el banat, la "Dame mademoiselle" déshabillée et tabassée par les militaires sous les yeux des caméras en décembre 2011, le visage barré du maréchal Tantaoui...

Une liste de quelques sites dédiés aux graffitis de la Révolution égyptienne:

http://www.flickr.com/photos/gigiibrahim/sets/72157628004373980/
http://www.jadaliyya.com/pages/index/4625/an-emerging-memorial-space-in-praise-of-mohammed-m

Sur l'actualité des graffitis :
https://www.facebook.com/pages/Revolution-Graffiti-Street-Art-of-the-New-Egypt/313913465299751


A lire sur le blog de Yves Gonzalez-Quijano :
La révolution arabe : une création sans chef (d’œuvre) et dialogique
Virtual et concrete : petite contribution à la création graphique de la révolution égyptienne