Toute la beauté du monde
Cerbère, à la frontière entre la France et l’Espagne.
Nous sommes en mars 1939 et la guerre d’Espagne a interrompu le trafic ferroviaire. Les transbordeuses d’oranges – les « orangères » – ne chargent plus les oranges, qui pourrissent sur place.
Sur la corniche, le grand hôtel luxueux de Cerbère n'est plus qu'une coquille vide.
Au grand hôtel et dans ses environs se retrouvent désormais les figures d'un théâtre déboussolé sur le point de basculer dans la guerre mondiale.
Il y a là José, le peintre officiel de l'hôtel, orphelin d'une époque révolue, rongé par l'alcool et par son obsession pour une jeune orangère de Cerbère, qu'il peint dans des poses lascives et surannées.
Il y a Montse, la jeune orangère, impliquée dans un réseau de soutien aux Républicains espagnols, qui fait passer des armes au péril de sa vie. Séduite par le peintre, elle refuse de poser pour lui dans l’hôtel.
Il y a Altaió, cuisinier et résistant républicain, naufragé de la Retirada, qui se remet de ses blessures en retrouvant le goût de toutes choses.
Il y a Walter Bermann, philosophe juif, marxiste dissident, poursuivi par la Gestapo nazie et la police secrète soviétique, rendu fou par la douleur et des prises croissantes de morphine. Il cache avec lui son dernier manuscrit de philosophie, un « antidote à la folie des hommes ».
La guerre se rapproche bientôt de l’hôtel. Des combattants anarchistes, venus chercher une cargaison d’arme. Des agents soviétiques, en mission pour assassiner Walter Bermann et remettre son dernier manuscrit entre les mains de Staline lui-même.
L’orage gronde.
Les personnages sont réunis, le drame va se jouer.
Où trouver « Toute la beauté du monde » ? Dans la lutte ou dans la fuite ? Dans la mort ou dans la vie ?
Le livre a reçu le Prix Ti Zef du festival de Brest et le Prix Binaros du livre pyrénéen 2023.